En cette année particulière, de nombreux employés et secteurs professionnels ont été touchés par le covid 19. C’est notamment le cas pour l’événementiel, un secteur au cœur de notre formation de communicants. Mais que devons-nous en retirer, nous, futurs professionnels ?
Aujourd’hui, nous interviewons Simon Nicolas, intervenant à l’IUT Infocom, mais surtout chargé de communication à la Rodia de Besançon depuis près de 10 ans. Nous lui avons posé plusieurs questions afin de comprendre de quelle manière la pandémie à toucher l’événementiel et comment aujourd’hui s’organisent-ils pour continuer à nous partager de l’émotion. Chers étudiants, il est temps pour vous d’enfiler vos gants de professionnels de la com’!
Bonjour M. Nicolas et merci de m’accorder de votre temps. Pour commencer, pourriez-vous vous présenter, présenter votre métier ainsi que la Rodia pour les nouveaux arrivants à Besançon ?
Bonjour, je m’appelle Simon Nicolas et je suis responsable de la communication et programmateur des arts numériques à la Rodia. La Rodia est une salle de concerts à Besançon. Nous organisons également le festival Détonation qui a lieu traditionnellement fin septembre et qui réunit environ 15 000 personnes par an.
Pourquoi avoir choisi de travailler dans l’événementiel ?
De base, je suis journaliste. Cependant, j’ai toujours été passionné de musique et je voulais participer à la découverte et promotion des jeunes artistes, d’apporter ma pierre à cet édifice. De fil en aiguille, ma vie s’est profilé pour que je me tourne donc vers l’événementiel.
De quelle manière le confinement a-t-il affecté vos événements et quelle a été votre stratégie de réponse à celui-ci ?
Très durement. C’est arrivé très vite et nous avons dû nous adapter en live et beaucoup annuler. Petite anecdote, la blague au bureau était de dire que nous étions chargés d’annulation au lieu de chargés de communication. Il fallait donc continuer à communiquer tout en attendant les annonces officielles. Lors du confinement, nous nous sommes mis à la place de notre public en se demandant ce qu’il pouvait faire et ce qui revenait surtout, c’était l’ennui. Nous avons donc préparé des playlists et nous avons partagés des vidéos. Être actif sur les réseaux a permis d’amener un petit peu de culture, un petit peu de nos valeurs, dans le quotidien des gens.
Le bureau de la communication à la Rodia le 17 mars 2020 :
PLAYLISTS EN LIGNE
A consulter ici https://t.co/sB47Ubomq6
Depuis le début de semaine toute l'équipe de La Rodia se mobilise pendant le confinement pour vous proposer des contenus sous forme de playlists thématiques. pic.twitter.com/S8WoVZnzYe— La Rodia (@LaRodiaBesancon) March 22, 2020
Cela fait 4 mois que nous sommes déconfinés et que la plupart des secteurs de travail ont repris leur activité de manière plus ou moins normale. Ce n’est pas le cas pour l’événementiel où les choses sont encore très limitées. Comment abordez-vous ces nouveaux projets ?
Nous avons fait en sorte de nous réinventer en travaillant beaucoup sur le format vidéo. Par exemple, nous avons participé au Besançon rooftop festival, nous avons filmé un concert d’Éric Truffaz, un jazzman sur une colline de Besançon, etc. Nous réfléchissons à de nouvelles formes, de nouveaux supports qui amènent une autre facette de l’artiste.
J’allais justement y venir. Diriez-vous donc que cette crise du covid vous a obligé à réinventer votre métier sur le long terme ?
Totalement. Nous avons été les premiers à fermer et nous serons les premiers à rouvrir. Nous essayons donc de nous adapter au protocole sanitaire tout en proposant des événements tels que des petits concerts sur la terrasse par exemple. Nous voulons surtout faire en sorte de rassurer le public, qu’ils ne voient pas la Rodia comme un lieu de danger. Le jeu, c’est de tout faire pour continuer à faire vivre la musique live tout en s’adaptant à la situation.
Les gestes barrières, le port du masque, la distanciation sociale… Ces éléments vont à l’encontre de l’événementiel qui est là pour réunir les gens et leur partager de l’émotion. Sur quoi jouez-vous pour contrebalancer cet effet ?
Tout à fait. Mon métier est de créer de l’émotion et du lien social entre les gens et ce dernier élément est tout l’inverse de ce qu’il faut faire en ce moment. Nous faisons donc en sorte de réunir des petits groupes tout en les mettant en sécurité. Nous réfléchissons à des nouvelles formes de concerts : concerts extérieurs, concerts dans les salles de la Rodia, mais avec un public assis où nous ajoutons des formes artistiques… On s’adapte.
Avez-vous déjà été témoin d’une très grosse crise de communication au sein de votre métier hormis celle-ci ?
Pas spécialement, celle-ci est clairement la plus importante. Les crises de communication dont nous faisions face pouvaient concerner un artiste qui annulait son concert à la dernière minute. Parfois, des artistes peuvent aussi avoir des propos diffamatoires envers une personne ou une cause ce qui pose un réel souci. J’ai donc déjà géré et été témoin de ces genres de crises mais rien à voir avec le Covid, qui est un réel tsunami pour l’événementiel.
Si vous deviez retirer une chose positive de cette situation, ce que vous avez pu apprendre ? Qu’est-ce que ça serait ?
Je dirais la réinvention dans la communication. Je suis quelqu’un de curieux et qui a tendance à s’ennuyer assez vite. Au mois, cette situation m’a permis d’aller plus loin, de réfléchir à de nouveaux espaces de communication. Avec ce contexte, la situation évolue quotidiennement. Il faut donc coordonner un maximum de monde en allant les chercher sur différents réseaux pour les ramener sur notre site, là où l’information est la plus complète. Se réinventer est donc assez excitant.
Encore merci à Simon Nicolas de nous avoir accordé de son temps pour nous avoir fait part de son expérience tout en nous glissant dans la peau d’un communicant en ce contexte particulier. N’hésitez pas à suivre la Rodia sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram & Twitter.
Ce que l’on peut retenir de cet échange, c’est qu’il y a toujours du bon dans les mauvaises situations, il suffit de savoir s’adapter et innover. Ce qui est un réel bonus dans notre domaine. En gros, comme dit si bien notre cher et tendre Albus Dumbledore… « On peut trouver le bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. »
Alors Lumos maxima les infocomiens ! Nous espérons que vous avez pu vous mettre dans la peau d’un professionnel car bientôt… Ça sera vous !
Rédactrice.
Je vous propose du contenu « pur beurre », qui j’espère satisfera le gâteux d’ICB, M.Falomir. Ne soyez cependant pas trop ébaudis, si vous croisez vos rédactrices préférées à la Fontaine , beurrées comme des petits LU…n’est-ce pas Julie ?