Si je vous dis Vilnius, qu’est ce que ça vous évoque ? Pas grand chose n’est-ce pas ? Sachez tout d’abord qu’il s’agit de la capitale de la Lituanie, une ville d’environ 500 000 habitants. Nous nous y sommes rendus, pour vous, grâce à Nauréma Coutenay, une ancienne étudiante en communication, partie à près de 2000 km de Besançon, pour y poursuivre ses études. La Lituanie est la destination de DUCIS la plus éloignée de France, c’est pourquoi nous voulions absolument avoir ses impressions, pour vous les livrer en bon et due forme ! Embarquement immédiat pour le vol numéro 0404, à destination de VNO Vilnius.
Qu’est ce qui t’as attiré là-bas, en Lituanie ? Pourquoi ce choix ?
Je pense que cette question m’a été posée mille fois depuis que je suis arrivée aha !
Je n’ai pas vraiment eu d’illuminations avec ce pays dans mes rêves, et mon doigt n’est pas non plus tombé dessus par hasard au jeu du globe. Je pense qu’il faut dire la vérité : la Lituanie, c’est le pays avec le plus haut taux de suicide d’Europe, il peut faire jusqu’à -40°C l’hiver et les lituaniens ne sont pas connus pour leur hospitalité.
De ce pays, je ne connaissais que leur équipe de basket et c’est uniquement parce qu’on a joué la finale du championnat d’Europe de basket contre eux il y 3 ans!
Après il y a les couleurs du drapeau: quand tu regardes bien, c’est le seul pays d’Europe avec les couleurs d’un drapeau africain: rouge, jaune, vert (qui sont aussi les couleurs des rastas, d’où mon engouement).
Et puis c’est un pays de l’ex URSS, un pays dont tu n’entends pas parler aux infos ! Je suis allée en Pologne il y a quelques années et j’avais adoré, je me suis donc dis pourquoi ne pas tenter un autre pays de l’est, un pays balte.
Donc tu fais un mixe de toutes ces raisons, bonnes ou mauvaises, tu y rajoutes ma curiosité débordante, mes envies de voyage, et voilà !
Comment se passe ta formation ? En quoi consistent tes cours ?
Je suis dans une faculté de « Creative industries », c’est tout nouveau ici mais en gros ça regroupe: journalisme, pub, com, divertissement, et événementiel. Il n’y a pas beaucoup d’étudiants comparé aux business et management ou encore en ingénierie civile, de ce fait on n’est que peu en classe (c’est-à-dire 15 personnes au grand maximum) et c’est mieux pour travailler.
Les profs sont vraiment à l’écoute et ils apprécient les classes ERASMUS donc ça donne des cours super intéressants. Par exemple, j’ai des cours de photographie avec un prof espagnol, des cours de médias et religions ou encore médias et politique.
La fac c’est complètement différent de l’IUT, notre emploi du temps est très light, actuellement je dois avoir 15 heures de cours par semaine et on a le droit de choisir nos cours, bref, le rêve!
Est-ce que tu ressens vraiment la barrière de la langue ?
La barrière de la langue pas vraiment, c’est plus compliqué que cela, puisqu’ici l’anglais n’est pas la langue principale, c’est le lituanien, donc on doit traduire en anglais mais aussi en lituanien! Heureusement, la majorité des habitants de Vilnius parlent très bien anglais donc ce n’est pas un problème.
Là où ça se complique, c’est quand tu vas faire tes courses, que tout est écrit en lituanien ou en russe et qu’au final tu te retrouves avec de la crème fraiche dans tes chocapics !
L’université nous propose des cours de lituanien. Je pense que c’est très intéressant et important de connaitre un minimum la langue natale du pays où l’on vit. Le lituanien est une très belle langue, complètement différentes de celles que l’on a l’habitude d’entendre en France. C’est le regroupement de tout ce que tu peux détester quand tu apprends une langue avec le « R » roulé, des déclinaisons, 10 manières de dire la même chose ou encore des terminaisons à foison.
Comment se passent tes journées/semaines ?
J’ai l’impression que tout passe très vite. Ça fait maintenant presque 2 mois que je suis ici et j’ai le sentiment d’être arrivée hier.
Vilnius est une très belle capitale avec une architecture de folie, des lacs, des ruines de château et des parcs magnifiques. Mais c’est une capitale à taille humaine. Pour vous donner une idée, c’est comme si Besançon avait la dynamique de Paris: il y toujours une soirée cool à faire, une exposition intéressante, l’ouverture d’un bar ou encore une fête organisée par la ville.
J’habite en colocation avec Kimberley Jeanroy (une ancienne de l’IUT aussi) ainsi qu’un autre français et un espagnol.
La vie en colocation est géniale surtout quand tu es réveillée par l’odeur d’une bonne tortilla le dimanche midi ! On a rencontré d’autres étudiants avec qui on passe la plupart de notre temps et on fonctionne comme une famille de 9 enfants en colonie de vacances.
Concernant la météo, on ne va pas se mentir, il fait quand même froid et la nuit tombe très vite, l’hiver approchant. Jamais je n’aurai pensé dire ça mais je suis heureuse quand il fait 6/7 degrés avec un peu de soleil !
Comme je le disais plus haut, les gens ne sont pas très souriants de prime abord mais ils ne sont pas méchants pour autant ! La vie n’est pas facile pour eux. Il faut comprendre que vivre en Lituanie avec un salaire français c’est parfait, mais ici le SMIC est entre 300 et 400€ par mois, imaginez que certains étudiants gagnent plus de bourse que la paye de leurs professeurs…
Mais la vie n’est vraiment pas chère ! Pour tous ceux qui hésitent encore à venir faire un petit tour: la pinte est à 1,5€, on peut se faire un resto pour 7€, l’abonnement de bus coûte 6€ par mois et je ne paye que 200€ de loyer.
Qu’est ce qui te plaît particulièrement à Vilnius ? Est-ce que tu as dû faire face à des difficultés ou des inconvénients ?
Tout me plait ici ! (Cela dit, l’hiver arrive, donc reposez moi la question dans 5 mois et ma réponse sera surement différente!). L’ambiance de la ville, la beauté des lieux mais surtout les personnes qui y habitent.
Il y a bien sûr les ERASMUS, cette espèce de secte de joyeux lurons complètement fous mais aussi les locaux. Je crois qu’à chaque fois qu’on se promène au centre-ville, on fait toujours une rencontre un peu folle. Un jour, en rentrant du restaurant, un père de famille nous a demandé de danser pour sa fille au milieu de la rue pendant qu’il faisait du beatbox.
Les principales difficultés qu’on a eues ici sont dues à l’appartement. Car trouver un appartement n’est pas chose facile dans cette ville ! Kim et moi avons eu la chance de trouver un colocataire qui a fait le tour des agences immobilières avant notre arrivée. Après cela, on pensait être tranquilles pendant un moment mais il y a 2 semaines en me réveillant de ma sieste j’ai découvert 3 centimètres d’eau dans tout l’appartement donc bon…
Le plus drôle reste qu’à moi toute seule je représente la communauté noire du pays ! En venant ici j’ai compris le sens du mot « minorité visible » ahaha! J’en rigole mais c’était très bizarre les premières semaines. Quand tu arrives dans un pays où tu ne comprends pas la langue et où la majorité des gens que tu croises dans la rue te regardent comme si tu sortais de Mars ! Mais ça permet de rigoler, la première semaine au supermarché une mamie est venue m’aborder avec un sourire jusqu’aux oreilles en me disant qu’elle était heureuse de me voir, heureuse de voir une fille de couleur parce que cela faisais longtemps qu’elle n’en avait pas rencontré (imaginez ma tête à ce moment-là). Mais le numéro 1 et en même temps le moment le plus émouvant reste le soir où j’ai rencontré un lituanien de 50 ans qui rencontrait pour la première fois de sa vie une personne de couleur (maintenant imaginez ma tête à CE moment-là). Se dire qu’en 2016, avec Obama et Beyonce, il y a encore des gens qui sont choquées de croiser des personnes noires, ça fait réfléchir!
Existe-t-il des différences culturelles frappantes avec la France ? Est-ce que l’on sent que l’on est dans un pays de l’ex URSS ?
Il n’y a pas vraiment de dépaysement quand tu arrives en Lituanie, ça reste un pays occidental et c’est aussi vert que la Franche-comté !
Quand tu te promènes dans la capitale, il y a des rues où tu t’attends à voir Staline débarquer puisque les bâtiments ressemblent typiquement aux images d’archives qu’on peut trouver dans les livres ! Vilnius est une ville en plein changement, en plein développement donc il y a des travaux partout et je pense qu’ils veulent mettre cette partie de l’histoire de côté pour le moment. Comme je le disais, toutes les personnes qui ont plus de 30 ans parlent russe parce qu’elles ont eu cette éducation. L’ex URSS est donc encore présente mais plus dans les pensées qu’autre chose.
Qu’est-ce que tu envisage pour la suite ? Qu’est-ce que cette année peut t’apporter ?
C’est une bonne question! Plusieurs portes s’offrent à nous après un DUCIS. Dans tous les cas, j’espère avoir un meilleur niveau d’anglais !
La formation est assez complète donc je ne me ferme aucune porte, que ce soit dans le journalisme, l’événementiel ou la production musicale. Vivre dans une capitale est très intéressant, puisqu’on peut rencontrer plus facilement des gens du milieu et se faire un petit réseau.
Comme je vous le disais on a beaucoup de temps pour soi ici, donc je vais voyager, rencontrer des personnes, tenter des choses et profiter de tout afin de mieux me connaitre et faire mes choix !
Voici, juste pour le plaisir, quelques clichés de la ville, par Sacha Kleinblatt :
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