ICB au musée du Temps

Histoire du musée du Temps

Les mardi 22 et mercredi 23 mars, les étudiants de 2e année du parcours culturel de l’IUT Information-Communication se sont rendus au Palais Granvelle afin de visiter le Musée du Temps. Construit au XVIe siècle, ce palais a été tour à tour une demeure privée, la résidence du gouverneur de province Charles Quint, un théâtre, une académie puis le musée d’histoire de la Franche-Comté, avant d’accueillir le musée du Temps à partir de 2002. Les collections sont principalement constituées d’œuvres horlogères et de tableaux, mais on y retrouve également de superbes tapisseries. Nous avons tout d’abord rencontré Nicolas Bousquet, le chef du service du développement culturel des musées du centre de Besançon, puis Laurence Reibel, conservateur, qui nous a fait visiter le musée en nous expliquant les différents choix muséo-scénographiques retenus pour exploiter au mieux le potentiel des lieux et de la collection.

La conservation

Lors de notre visite, Laurence Reibel, conservateur du musée du Temps, nous a fait prendre conscience des contraintes de conservation de l’objet. Le présenter est un risque mais aussi un devoir pour les institutions muséales, qui se doivent de montrer l’œuvre au public dans son état le plus fidèle à celui d’origine. Pour cela, il y a plusieurs normes à respecter : le taux d’humidité, la température et l’exposition à la lumière notamment sont particulièrement surveillés. Le musée du Temps comptabilise par exemple près de mille projecteurs, bien entendu de faible intensité pour ne pas détériorer les œuvres. Celles-ci sont malgré tout à la merci de certains visiteurs qui ne peuvent s’empêcher de les toucher malgré les mises en garde : c’est ainsi que l’un d’entre eux a, sans le vouloir, arraché une partie de la porte d’un buffet en bois du XVIIe siècle. Heureusement, le morceau a été laissé sur place, mais le musée a dû supporter le coût de la restauration, toujours conséquent car celle-ci doit respecter l’aspect d’origine de l’œuvre. Afin d’éviter un tel désagrément, il faut trouver la bonne distance à imposer au visiteur : assez proche pour lui permettre de voir l’œuvre nettement, mais assez éloigné pour le dissuader de la toucher.  Cette question d’équilibre entre sécurité de l’œuvre et satisfaction du visiteur en soulève une autre : celle des pièces à exposer ou non. Le public ignore généralement que les musées possèdent bien plus d’œuvres qu’ils n’en montrent. Comme nous l’a expliqué Laurence Reibel, ils les entreposent dans plusieurs réserves, autrement dit des espaces du musée dédiés au stockage des œuvres. Cela représente une contrainte pour les musées, qui ne peuvent toutes les exposer par manque de place. C’est notamment le cas pour le musée du Temps et ses quelques 90 horloges d’édifices encore inconnues du grand public.

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La communication

Nous avons également rencontré Nicolas Bousquet, le chef du service du développement culturel des « musées du centre de Besançon », expression qui désigne le regroupement, sous la même direction, du musée des Beaux-arts et d’Archéologie, de la Maison natale de Victor Hugo et du musée du Temps. Le rôle de M. Bousquet est d’inciter les individus à s’intéresser aux institutions culturelles à travers des rencontres, des événements ou encore des expositions temporaires. Son but est de faire comprendre à ses prospects que les institutions culturelles sont autant des lieux à vocation pédagogique et récréative, que des lieux d’étude qui nécessitent le soutien de la société pour survivre. En effet, les musées font partie de la société et s’adressent à tous, même s’ils le font de manière adaptée aux différents publics et en fonction des expositions. À ce titre, on n’avance pas les mêmes arguments à un groupe scolaire qu’à un habitué, tout comme on n’utilise pas la même communication pour des expositions distinctes. C’est ce que l’on appelle le marketing culturel. L’objectif des « musées du centre de Besançon » reste néanmoins de sortir de l’image élitiste que l’on se fait des musées. Comme le dit Nicolas Bousquet, « la culture savante d’aujourd’hui est la culture populaire de demain » ; il n’y a donc pas de raison de ne destiner la culture et l’art qu’à un groupe d’initiés.

Nouveaux défis

Le plus grand défi pour un musée et son but premier est d’intéresser le public, et le moyen universel pour réussir est de raconter des histoires. Mais cela ne suffit pas, car les techniques évoluent et la société avec ; la communication doit ainsi adapter ses moyens aux supports les plus efficaces, mais aussi aux types de publics qu’elle veut toucher largement. On s’achemine alors vers une communication évolutive et exponentielle.

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